Étude : papas impliqués, plus forte fécondité

“Dans tous les pays où le taux de fécondité est inférieur à 1,5, les hommes effectuent moins d’un tiers du travail domestique.” Par conséquent, pas de “réarmement démographique” sans papas qui changent les couches. C’est, en somme l’un des enseignements que propose l’étude menée par Michèle Tertilt, Anne Hannusch, Fabien Kindermann et Matthias Doepke, qui démontre que l’équation classique classique de Gary Becker, datée de 1960 est désormais dépassée. Un partage Familles Durables.

Étude : papas impliqués, plus forte fécondité

Les modèles classiques de fécondités se sont retournés

Révolution culturelle : les modèles classiques de fécondité n’expliquent plus les taux de fécondité extrêmement faibles dans les pays à revenu élevé. Dans ces pays, la compatibilité des objectifs professionnels et familiaux des femmes est désormais un facteur clé des décisions en matière de fécondité. C’est ce que démontrent Michèle Tertilt, Anne Hannusch, Fabien Kindermann et Matthias Doepke.

En effet, à mesure que les taux de fécondité ont diminué dans les pays à revenus élevé, la relation entre l’offre de travail des femmes et la fécondité s’est inversée. Aujourd’hui, dans les pays où davantage de femmes travaillent, davantage de bébés naissent.

Dans cette étude publiée en 2022, les auteurs mettent en avant quatre facteurs qui facilitent la combinaison carrière-accouchement : la politique familiale, les pères coopératifs, les normes sociales favorables et la flexibilité du marché du travail.

Les pères coopératifs et le meilleur équilibre “vie pro, vie perso” des femmes

L’étude des emplois du temps montrent que jusqu’il y a quelques décennies, les mères consacraient beaucoup plus de temps aux soins des enfants que les pères. Cependant, dans de nombreux pays, la contribution des pères a depuis augmenté. 

La répartition de la garde des enfants entre les parents a un impact direct sur les décisions en matière de fécondité si les parents négocient sur l’opportunité d’avoir des enfants supplémentaires. 

Doepke et Kindermann (2019) montrent que, selon des données récentes, les couples sont susceptibles d’avoir un enfant de plus uniquement si les deux partenaires partagent le désir d’en avoir un. Si les hommes contribuent peu à l’éducation des enfants, les femmes seront moins susceptibles d’accepter un autre enfant et la fécondité sera faible.

Conformément à ce point de vue, la figure ci-dessus montre une forte corrélation entre la contribution des hommes à la garde des enfants et aux travaux ménagers et l’indice synthétique de fécondité. Dans tous les pays où le taux de fécondité est inférieur à 1,5 (points bleus), les hommes effectuent moins d’un tiers du travail domestique.

Accès à l’étude via ce lien

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