Familles immigrées : le niveau d’éducation progresse sur trois générations mais les inégalités sociales persistent

Familles immigrées : le niveau d’éducation progresse sur trois générations mais les inégalités sociales persistent

Le niveau d’éducation augmente d’une génération à l’autre ; progresse-t-il autant dans les familles issues de l’immigration que dans les autres ? Cris Beauchemin, Mathieu Ichou et Patrick Simon, de l’INED, examinent la question en s’appuyant sur la deuxième édition de l’enquête Trajectoires et Origines (TeO2) et analysent les différences de progression au sein des familles selon leur origine géographique et le sexe des enfants.

Alors que 2024 sera l’occasion du 30e anniversaire de l’année internationale de la famille, “Familles et migrations” est l’un des 4 megatrends, ou sujets phrares, identifiés par l’ONU pour orienter la recherche et la réflexion utile à l’édification de politiques publiques.

Les enfants réussissent-ils mieux que leurs parents et leurs ascendants ? Cette question classique des études de mobilité sociale se pose avec une acuité particulière pour les familles d’immigrés, dont le projet migratoire visait souvent à améliorer leur sort et celui de leurs descendants. Or, ce projet se heurte à de nombreux obstacles.

Dans quelle mesure les familles issues de l’immigration parviennent-elles à les surmonter au fil des générations ? La deuxième édition de l’enquête Trajectoires et Origines, TeO2, permet, pour la première fois, de répondre à cette question en mesurant la progression du niveau d’éducation sur trois générations, ainsi que son rendement sur le marché du travail.

“Dans les familles originaires d’Asie et d’Afrique subsaharienne, les parents sont plus souvent diplômés du supérieur que les parents natifs. Dans les familles originaires de Turquie et du Moyen-Orient, les parents sont en revanche peu diplômés et leurs enfants aussi malgré une progression, faisant de ce groupe celui le moins diplômé de tous les groupes issus de l’immigration. La plus grande réussite scolaire des filles, un fait général bien connu en France, se vérifie aussi chez les filles d’immigrés qui dépassent plus souvent que les fils le niveau de diplôme des parents.”

Pour prendre connaissance de l’étude sur le site de l’INED, cliquer ici.

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